De l’occitan à tous les coins de rue !
De nombreuses rues et ruelles du centre-ville portent le nom des corps de métiers qui les occupaient.
- Rue Pargaminières, on imagine aisément les artisans des pargamins ([pargamiss], les parchemins) indispensables aux étudiants de la grande cité universitaire qu’était déjà la ville au Moyen Âge.
- De même, en occitan, chaudron se dit pairòl [païrol], ce qui a donné la carrièra dels pairolièrs [carrièra dés peïrouliés], aujourd’hui rue Peyrolières, pour la rue des chaudronniers.
- Il en va ainsi avec les rues Bédelières (de budèls, les boyaux), des Filatiers (de filatièrs, les fileurs ou couturiers), des Paradoux (de paradors [paradouss], ouvriers qui apprêtaient les draps), et bien d’autres.
- L’arrivée du français n’a pas empêché la conservation de toponymes ancrés depuis des siècles : le quartier de la Grand Selve, de Selva ([sèlvo], la forêt), la colline de Pech David, qui surplombe la ville, au sud : pech ou puech signifiant la hauteur en occitan.
- De même, la Pujada [la pujado] (la côte, la montée) devient Lapujade, la juncassa (zone couverte de joncs) devient la Juncasse, las Pradetas [lass pradétos] (les petites prairies) deviennent les Pradettes…
- Et aussi / E tanben
Bordelongue - Bòrda Longa (grande ferme)La Daurade - La Daurada (la dorée)La Fourguette - La Forgueta (la petite forge)La Faourette - La Faureta (la petite forgeronne)Oustalous - Ostalons (petites maisons)Matabiau - Mata buòu (tuer le bœuf)Mirail - Miralh (miroir)Taur - Taur (taureau)Terre Cabade - Terra Cavada (terre creusée)Tibaous - Tibauds (Thibauds, du nom des propriétaires de la métairie)Trois Cocus - Tres Cocuts (trois coucous)
Les stations de métro en occitan
Une voix féminine annonce les stations des deux lignes de métro en français et en occitan. Ecoutez-les ...
Tisséo, le réseau de transports en commun, diffuse dans le métro les messages d'annonce des stations en français et en occitan, sa langue depuis un millénaire. Cette voix est celle de Muriel Batbie-Castell, professeur d'occitan et soprano, qui indique donc de sa douce voix en français et occitan le nom des stations. Des noms qui restent en français lorsqu'ils sont français, traduits lorsque l'on considère qu'ils sont d'origine occitane.
Bon nombre de noms de stations viennent d'ailleurs de l'occitan à l'origine, à l'image de « Borderouge » qui vient de l'occitan « bòrda roja » (prononcez : bordo roudjo) et signifie ferme rouge et « Saouzelong » qui vient de « sauselong » (saouzéloung) et veut dire saule pleureur.
Pour aller plus loin
Téléchargez le guide de la culture occitane (format pdf)
Contact : cultureoccitane@mairie-toulouse.fr